Portrait de Julien Pomarède
Mise à l'honneur des nouveaux chargés de cours 2022
Chargé de cours dans le domaine de la Politique internationale
Pourriez-vous décrire brièvement votre parcours, évoquer vos sujets de recherche et votre conception de l’enseignement universitaire ?
J’ai commencé mes études par un bachelier d’Histoire à l’Université de Cergy-Pontoise (France). Puis, après l’achèvement à l’été 2013 de mon Master en Sciences politiques à orientation Relations internationales à l’Université libre de Bruxelles (ULB), j’ai entamé une thèse de doctorat. J’ai alors été financé par un mandat d’assistant au sein du Département de science politique, à travers lequel je combinais enseignement et recherche. Après la soutenance de ma thèse en octobre 2018, j’ai obtenu un mandat postdoctoral que j’ai effectué en alternance entre l’ULB et, via une bourse de la Fondation Wiener-Anspach, l’Université d’Oxford, au sein du Changing Character of War Centre. J’ai aussi eu l’opportunité d’enseigner dans d’autres universités comme Sciences Po Paris et Paris I Panthéon-Sorbonne. C’est en septembre 2022 que j’ai eu le plaisir d’intégrer l’ULiège comme chargé de cours en politique internationale.
Mes recherches portent sur la sécurité internationale, et plus spécifiquement sur le façonnement et l’évolution historique de la violence militaire des principales puissances occidentales (États-Unis, Grande-Bretagne, France). J’ai ainsi consacré ma thèse à l’émergence et la consolidation du contre-terrorisme au sein de l’OTAN après le 11 septembre 2001. A partir d’une approche sociologique et ethnographique, j’ai essayé de comprendre comment les professionnels (diplomates, militaires, fonctionnaires, ingénieurs) négocient concrètement, conduisent et articulent les politiques internationales de sécurité comme l’acquisition d’armements, la guerre en Afghanistan et les opérations maritime de surveillance et de contrôle des migrations en Méditerranée. Dans le cadre de mes années postdoctorales, j’ai développé d’autres recherches portant sur le rôle du secret dans les politiques de défense ainsi que sur l’influence des technologies dans la conduite de la guerre.
J’ai toujours fait l’effort de fonder mes cours sur un principe d’émancipation. Emancipation par rapport aux déformations de l’histoire et des réalités sociales, émancipation par rapport à des nécessités prises pour acquises et aux implications sociétales majeures, comme celle de la violence, des mesures d’exclusion, d’enfermement, d’affaiblissement des solidarités. L’université est un lieu d’apprentissage mais aussi, et surtout, un espace où se forge une citoyenneté éclairée, curieuse et critique de son environnement politique. D’où mon objectif de problématiser le plus possible mes contenus de cours, en posant des questions liées à nos enjeux de société et en proposant des éléments de réponse tirées des avancées scientifiques. Par conséquent, mes cours sont aussi très souvent guidés et inspirées par mes recherches, qui visent précisément à défaire certaines évidences concernant la violence de guerre.
